Le moulin de Pointe-Claire
Construit entre 1709 et 1710, le moulin de Pointe-Claire est bien plus que le plus ancien bâtiment de notre communauté – c’est un élément irremplaçable de notre histoire nationale commune. Étant l’un des dix derniers moulins à vent subsistant de l’époque de la Nouvelle-France, il constitue un témoignage rare et puissant des origines du Québec et du récit fondateur du Canada.
La pointe, 13 mars 1867
(Source : Comité de construction et d’art sacré, Archidiocèse de Montréal)
Une double fonction : Moulin et fort
Construit par les Sulpiciens, la fonction principale du moulin était de servir de moulin banal. Sous le régime seigneurial, tous les habitants étaient tenus d’apporter leur grain à ce moulin pour le moudre, ce qui en faisait un pôle économique central.
Cependant, sa conception répondait à une deuxième fonction cruciale. Construit avec d’épais murs en moellons des champs et équipé de meurtrières pour les mousquets, le moulin était également une structure fortifiée. En temps de conflit, il servait de tour de guet et de refuge défensif, offrant une protection vitale aux premiers villageois.
Pointe-Claire cartographiée par le général James Murray, v. 1760, montrant l’église légèrement décalée.
(Source : Archives nationales du Canada)
Construit avec d’épais murs en moellons des champs et équipé de meurtrières pour les mousquets, le moulin était également une structure fortifiée.
De l’industrie à l’emblème
Le moulin cessa ses activités de meunerie au XIXe siècle avec l’émergence de nouvelles technologies industrielles. Sa dernière journée d’exploitation fut le 1er septembre 1866, après quoi il fut mis hors service de façon permanente. Une fois sa vie industrielle terminée, son importance en tant que monument patrimonial grandit. Cette importance fut officiellement reconnue en 1967 lorsque, dans le cadre des célébrations du centenaire du Canada, il fut soigneusement restauré. Le gouvernement du Québec le classa plus tard monument historique, préservant ainsi son statut pour les générations futures.
Les ailes ont été retirées entre 1867 et 1880. Vers 1896, la toiture fut démolie et remplacée par une plateforme d’observation.
(Crédit photo : Fonds Samuel-Garceau)
Le prochain chapitre : Restauration et renaissance
Aujourd’hui, la Société pour la Sauvegarde du Patrimoine de Pointe-Claire (SSPPC) mène une mission essentielle pour assurer l’avenir du moulin. Ayant obtenu un bail de 50 ans sur le bâtiment en février 2025, la SSPPC a lancé une campagne pour financer une restauration complète et authentique du moulin afin de lui redonner son état d’origine.
La vision est de transformer le moulin : de monument statique, il deviendra un moulin historique entièrement fonctionnel et un dynamique centre d’interprétation d’histoire vivante — une destination éducative dynamique où son histoire unique pourra prendre vie pour l’ensemble de la communauté.
Dessin de Marie Villeneuve selon l’étude molinologique de Claude Arsenault
Précision sur le registre historique
Bien que le moulin de Pointe-Claire soit officiellement répertorié comme l’un des dix moulins subsistants de l’époque de la Nouvelle-France par des organismes patrimoniaux comme l’Association des moulins du Québec, il est important de noter une distinction historique clé.
D’un point de vue strict de la préservation architecturale, l’un de ces dix moulins — le moulin de Bécancour — a été démonté et reconstruit sur un nouveau site en 1988. Par conséquent, certains experts et molinologues considèrent le moulin de Pointe-Claire comme l’une des neuf seules structures véritablement d’origine demeurées in situ.
Par souci de cohérence avec le registre public officiel, cette campagne utilise le chiffre dix, tout en reconnaissant cette importante nuance.
Soutenir le prochain chapitre
Cette restauration historique est un projet d’envergure pour notre communauté. Vous pouvez en apprendre davantage sur les objectifs spécifiques de cet ambitieux projet et sur la manière dont vous pouvez y contribuer en visitant la page principale de notre campagne.
